lundi 27 mars 2017

cours de travail à pieds

Samedi dernier j'avais mon premier cours avec Nicolas Bayart dans le centre équestre voisin à 6 km de la pension. Nicolas est un prof plutôt classique qui a fait la Cense y'a 10 ans. Je me suis dit que ça pourrait être bien d’avoir un prof qui connait différentes méthodes pour nous aider à travailler en renforcement négatif. Parce que dans la réalité j'en fait beaucoup, mais mal !

Nicolas Bayart (source : lesecuriesderutel.com)

Il faisait super beau mais avec beaucoup de vent. J'y suis allée tranquillement à cheval en faisant beaucoup de pas. Le cours a duré 2h, et uniquement du travail à pieds ! J'ai beaucoup aimé N. Il a pris le temps de nous observer, de bien cerner ce que je voulais faire et les points de blocage que j'avais.

Donc nous avons revu les basiques "etho". A pieds je suis toute molle, je me contente de bonne réponse sans pour autant exiger plus sur les exercices connus, je reste en phase 1-2 tout le temps. Résultat moi comme Val on déroule notre petit train-train sans que ne nous intéresse vraiment ni l'une ni l'autre. On fait des exercices pour faire des exercices, j'ai complètement perdue de vue le fait que chaque exercice dans n'importe quelle méthode est là pour travailler un point précis : la connexion, le respect, la musculature, la souplesse, etc... Pis on ne communique pas vraiment du coup, on fait notre exo, point.

Donc point n°1 : toujours avoir un objectif précis avant de demander quoique se soit ! Et ne pas oublier pourquoi on le demande. Exemple : si tu demande le reculé, tu travaille le respect, tu demande 3 ou 5 ou 10 pas et avec tel niveau d'énergie/réactivité. Si tu ne sais pas ce que tu veux, ton cheval ne peut pas le deviner! Bien sur tu n'augmente pas tous les curseurs en même temps (réactivité, distance, nombre de pas), mais faut déjà savoir ce que tu veux.

Point n°2 : sur les exo connus, faut monter en phase 4 de temps en temps pour remettre de l'énergie. On ne peut pas demander au cheval d'être énergique si on ne l'ai pas soit-même ! Et être énergique ça veut dire être capable de monter en phase 4 dès qu'on demande un truc et qu'il n'est pas bien exécuté.
NB : les exos en RN sont bien plus intéressants pour les 2 quand ils sont fait avec du rythme et de l'énergie une fois qu'ils sont appris, sinon on s'emmerde !

Point n°3 : toujours trouver des challenges, pas se satisfaire de ce qu'on fait déjà. Demander toujours plus de réactivité, de distance, etc... Pour garder son cheval attentif. Faut aussi savoir le surprendre, ne pas rentrer dans des routines.

Point n°4 : ne pas assister son cheval en permanence ! Lui laisser faire des erreurs, le corriger jusqu'à ce qu'il trouve ce qu'il doit faire. Sinon tu demande un peu tout le temps donc tu désensibilise à tes codes et ton cheval ne comprend pas bien ce que tu veux.


De l'étho pur jus, j'ai envie de dire, mais Val a été transformée ! On a travaillé le mené, le reculé, les cercles et chasser les hanches. Que des exos que je pensais acquis à 100%. Et qui le sont, Val sait très bien ce qu'elle doit faire, mais sur lesquels je n'ai jamais augmenté mon niveau d'exigence !
Donc Val s'est mangée une phase 4 sur chaque exo au début (elle n'est pas du tout concentré en plus dans cet environnement inconnu). Ensuite elle répondait en phase 1 et avec réactivité.
Y'a juste sur le reculé où il a un peu plus insisté comme il m'a montré une déclinaison : faire reculer en chassant les hanches à droite ou à gauche ce qui permet de travailler le report de poids sur les postérieurs et de les dissocier. Val met moins de poids sur le postérieur droit du coup elle recule en se décalant vers la gauche. En reculant tout en chassant les hanches des deux côtés elle était obligée de s'appuyer réellement sur le postérieur droit, donc après elle reculait droit. J'ai trouvé ça top comme exo pour la redresser et lui montrer qu'elle peut reprendre appuis sur son postérieur blessé.

En rajoutant du rythme et de l'énergie sur ses exo plutôt basiques et pas franchement sympathiques, elle s'est petit à petit prise au jeux, ne regardait plus partout mais restait bien connectée avec nous. Je pensais qu'elle serait fâchée de se manger des phases 4, en fait pas du tout. Comme c'était des exo connus, elle a bien compris qu'on lui demandait d'en faire plus et qu'elle n'avait pas assez vite réagit. Elle n'avait pas non plus une attitude pincée, contrairement à moi qui fait du micro management tout le temps, N. restait bien neutre dès qu'elle répondait, donc elle n'avait pas de raison d'être pincée ! Je crois que ce qui l'agace surtout, c'est quand elle ne sait pas bien ce qu'elle doit faire et qu'elle reste longtemps dans le flou.

Sur le mené par exemple il lui a demandé d'être toujours exactement à la même place (j’ai choisi tête à l'épaule). Ensuite il se fixait un but (aller de A à C en marchant vite, lentement, en courant, tourner à droite, gauche, etc..), Val avait son job à faire : rester à la même place quoiqu'il fasse. Au début il fait juste un grand pas, si le cheval ne suit pas il fait des grands cercles avec la cordelette du stick vers l'arrière, si la cordelette touche le cheval c'est qu'il n'a pas avancé, donc qu'il n'est pas à sa place. Ça parait ultra coercitif, mais en fait Val était à fond avec lui ! Elle était vraiment très énergique et elle s'est vraiment prise à son jeux.

Donc je suis plutôt contente. C'était vraiment ce que je cherchais pour retrouver la motivation de travailler en carrière. Là on a des devoirs à faire, même si on n'a pas fixé le prochain cours, il m'a laissé des exo à travailler. 

Le retour à cheval très bien aussi, encore beaucoup de pas car Val était un peu survoltée avec le vent (mais pas fatiguée du tout !). Par contre elle est allée directement dormir à l'abri du vent et au soleil quand je l'ai remise dans son paddock !

mercredi 22 mars 2017

liberté




Deux petites vidéos prises dimanche soir, je suis passée voir Val à l'improviste, du coup je l'ai laissé se défouler et se rouler dans la carrière. Ensuite je lui ais fait un pansage et un soin des pieds rapide en liberté, c'était très sympathique.

mercredi 15 mars 2017

nocturne



La semaine dernière nous avons profité d'une soirée tranquille pour faire une petite session avec les juments dans la carrière. 

Val était très volontaire, bien qu'elle n'arrive toujours pas en longe à prendre le départ au galop à main droite. Une fois lancée elle galope sans difficultés, mais le démarrage semble très compliqué pour elle, elle est obligée de lancer des coups de têtes de de cul. Ces départs ratés génèrent du stress, ce qui ne fait qu'amplifier le problème car elle accélère le trot et se met en difficulté. Bref, va falloir qu'elle repasse sous les mains de l'ostéo.



Ensuite on a travaillé en selle sur la direction aux jambes au pas, au trot ça reste compliqué, elle reste persuadée que je lui demande d'accélérer, donc je la ralenti, elle râle car c'est incohérent et se monte en pression. 



Au trot j'ai travaillé avec elle les variation d'allures : grand trot/petit trot.

Côté Siwa pas grand chose, j'ai refait un peu de désensibilisation aux gestes brusques, elle n'était pas tout à fait à l'aise, il faudra reprendre. Ensuite à cru elle a travaillé un peu sur les transitions et les arrêts qui ne sont pas nets du tout !

Surtout on a tester de lui retirer son frontal qui paraissait lui serrer le front. Ça a été une expérience très positive, aucun effet sur la précision du mors ni sur la stabilité du filet, sa crinière hirsute aide pas mal ! Par contre, les montants du filets se sont mis naturellement beaucoup plus en arrière de là où ils étaient avec le frontal, à la fin des bases des oreilles, là aussi ça devait la gêner. 





mardi 14 mars 2017

en finir avec le frisson destrier


photo issue du site : lesbaladins.net

Pourtant Roi de toute reconstitution historique, spectacle pseudo-médiéval ou film d'époque, le frison n'en est pas moins un imposteur ! Eh oui, il n'a jamais été le destrier des chevaliers médiévaux ! S'il est vrai que la race frisonne était déjà appréciée au Moyen-Age, elle était loin de ressembler aux frissons d'aujourd'hui, ces derniers ayant beaucoup évolués au cours du temps avec l'apports de sangs étrangers, andalous notamment durant l'occupation espagnole des pays-bas aux 16° et 17° siècles, mais aussi de trotteurs au 19° siècle.

Mais alors pourquoi, et ce même auprès des amateurs du genre qui passent leurs weekends en armures, le frison est-il devenu dans l'imaginaire collectif le cheval des chevaliers ?

"La Belle Dame Sans Merci" - Sir Frank Dicksee
peinture préraphaélite, typique du romantisme médiéval du 19°

La raison principale de cette confusion tenace nous vient tout droit du 19° siècle. Les historiens de cette période sont persuadés qu'il faut des chevaux lourds et grands pour supporter le poids des chevaliers et de leurs lourdes armures.
Une autre raison vient du fait que les amateurs de reconstitutions historiques tout comme les dresseurs de chevaux de spectacles et de cinéma apprécient énormément le Frison pour sa prestance et sa photogénie. Tout comme les chevaux espagnols ces derniers sont donc largement utilisés dans le monde du spectacle, peu importe les époques demandées.

Mais revenons au Moyen-Age, c'est en effet l'âge d'or de ces protections corporelles. D'abord cotte de maille et casque au 11° siècle, elles se sont rependues et complexifiées tout au long de cette période, si bien qu'au 15° siècle, elles recouvrent l'intégralité des corps des chevaliers et chevaux de métal. Elles sont rendues obsolètes, tout comme les châteaux forts à tours et échauguettes, par les armes à feux dont l’essor est permis par l'évolution de la métallurgie dès la fin du Moyen-Age pour les canons. Les armes à feux individuelles mettront plus de temps à développer leur fiabilité, les arbalètes et arcs continuent d'être utilisés ainsi que les armures complètes au début de la Renaissance.


illustration Larousse


Cependant et contrairement à ce que l'on a longtemps cru en étudiant des amures d’apparat, le Harnois complet (l'amure de plaques) était moins lourde et encombrante que les cottes et hauberts (robes) en mailles. Elle pesait environ 20 kg ce qui correspond au poids moyen d'un équipement militaire de toutes les époques et régions (c'est aussi le poids d'une combinaison complète de pompiers par exemple) et elle permettait de courir, lutter, se battre au sol, remonter à cheval rapidement. Finalement le plus difficile à porter restait le heaume qui restreignait le champs de vision et la respiration du chevalier. Le cheval quand à lui était aussi caparaçonné, il portait une barde qui avoisinaient les 30 kg et étaient plus souvent en cuir bouillit qu'en acier (là encore on garde en tête les armures d'apparat et non de guerre).

On voit donc qu'il n'était pas nécessaire d'avoir un cheval extrêmement grand et porteur pour supporter le chevalier et son amure complète. Les chevaux pouvant supporter de 20 à 30% de leur poids, si on ajoute le poids de l'équipement à celui des cavaliers de l'époque, plus petits en moyenne que les population actuelles européennes, on arrive à un cheval ayant un poids entre 550 et 600 kg.

photographe : David Ball
Sir Quint of Knights of Avalon on Noble a Clydesdale Draft Horse

De plus, avoir un cheval très lourd, grand et peu maniable semble être très désavantageux sur un champs de bataille où les qualités principales recherchées pour un cheval sont sa rapidité et sa maniabilité.
Mais alors quels chevaux se cachent sous les caparaçons ?

Attribué à Barthélemy d'Eyck vers 1460
Icy après s'ensuit comant les deux ductz de Bretaigne et de Bourbon
sont à cheval armoyez et timbrez ainsi qui seront au Tournoy.

Au Moyen-Age il n'y avait pas de registres d'élevage ou de races bien déterminées, les chevaux étaient désignés par leurs fonctions. Les étalons les plus beaux, grands et puissants devenaient des destriers, c'est-à-dire des chevaux de guerre et de tournois destinés aux nobles les plus riches. Ensuite venait les palefrois et haquenées, chevaux de la noblesse pour se déplacer et aller à la chasse. Les chevaux de moindre qualité appelés roussins étaient utilisés par les nobles de seconde zone. 

Les dernières recherches et fouilles archéologiques sur les caparaçons et autres pièces d'armures ainsi que les reconstitutions de tournois montrent que les chevaux utilisés pour la guerre mesuraient environ 1,50 m et avaient la morphologie de chevaux de selle plus que de trait. Au Museum of London, les chercheurs en analysant des œuvres littéraires, picturales, et des sources archéologiques, sont arrivés aux mêmes conclusions : le cheval militaire médiéval anglais mesurait entre 1,40 m à 1,50 m et se distinguait d’un cheval de selle par sa force et ses compétences plutôt que par sa taille. 

illustration plus proche de la réalité du cheval médiéval

Si l'on sait que les chevaux des Frises comme les genets d’Espagne, les chevaux navarins (aujourd’hui disparus) étaient très prisés, tout comme l'Irish Hobby a été utilisé durant les guerres d'indépendance de l'Ecosse en Angleterre, il ne reste pas en Europe continentale de race de chevaux restée intacte depuis le 14° siècle.

Seul le cheval islandais est parvenu jusqu'à nous sans aucun croisement depuis l'an 982. Bien qu'en moyenne un peu trop petit et léger pour correspondre totalement aux critères de l'époque, c'est aussi une des rares races équine qui ait conservée toutes les allures propres aux destriers et palefrois médiévaux, notamment l'amble.

L'islandais destrier ? Bien plus réaliste et non moins classe !

- https://fr.wikipedia.org/wiki/Cheval_au_Moyen_%C3%82ge#cite_note-Hippia-45
- (en) John Clark, The Medieval Horse and its Equipment: c.1150-c.1450, The Boydell Press, 2004, 2e éd. (ISBN 1-8438-3097-3)
- (en) Christopher Gravett, English Medieval Knight 1300-1400, Oxford, Osprey Publishing, 2002 (ISBN 1-84176-145-1)
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Islandais_(cheval)
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Armure_(%C3%A9quipement)
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Frison_(cheval)#cite_note-Chepo36-1

lundi 13 mars 2017

déjà le printemps




Une très belle sortie en tête à tête avec Val dimanche. Elle a été relativement calme et disponible tout du long. On a fait beaucoup de pas et des pauses où je l'ai laissé brouter. J'ai profité du paysage, des petits oiseaux et du beau temps. Première balade en tee-shirt de l'année, j’ai pris mon temps ! Je crois que ces temps calmes ont beaucoup aidé Val qui était beaucoup plus posée que la semaine dernière.

6,5 km/h de moyenne, on a effectivement peu avancé !

Je suis encore tombée sur un magnifique chemin rural cultivé ! En plus, celui-là fait partie d'un schéma départemental et régional. Si vous ne l'avez pas encore fait, je vous revoie vers mon article sur le sujet : disparitions des chemins ruraux.

encore un chemin volé pour être cultivé

Val avait bien retenue la leçon de la semaine dernière, elle partait au trot en se retenant. Elle continue de tenter d'accélérer parfois, mais elle se retient bien mieux et écoute bien quand je la reprend. J'ai retenté un petit galop aussi, Val a fait une magnifique transition galop/arrêt à la fin et a gagné le droit de grignoter quelques touffes d'herbe de printemps. On s'est bien amusée sur le retour dans les bois aussi à faire des petits chemins sinueux au grand trot en slalomant entre les troncs et les branches basses. Vraiment une belle sortie !




lundi 6 mars 2017

retour du beau temps



Comme vous l'aurez tous noté, j'ai une semaine de retard dans mon journal de bord. Nous avons fait cette belle sortie le weekend dernier, celui où il a fait beau et relativement chaud, pas celui-ci où on était sous la tempête !

Autant si côté météo c'était le beau fixe, autant côté juments c'était le niveau d'anxiété qui était optimal ! Val a été ultra tendue sur tout le tour, elle n'a jamais relâchée la pression, j'ai eu l'impression de faire toute la balade au frein à main, c'était une horreur ! Siwa n'était pas beaucoup plus calme, mais elle est plus limitée par ses capacités physiques que Val qui n'a pas conscience des siennes. En nous avions choisies un tour très roulant avec de belles lignes droites en herbe, ce qui n'a pas arrangé les choses. 

Ne pas tenter la même chose avec des chevaux ferrés !

Cela fait quelques semaines que Val a tendance à bourriner dans les allures et vouloir aller toujours plus vite. Cela correspond à la période où elle est nourrie avec de l'orge en plus du foin à volonté et surtout où je la sors beaucoup moins. Etant donné que je n'ai pas eu jusqu'à présent de soucis pour la repasser dans l'allure inférieure, cela ne m'inquiétait pas plus que ça. Avec cette balade, j'ai changé d'avis car ça n'était vraiment pas agréable de devoir la retenir en permanence. En plus le licol n'est pas du tout fait pour être sur en contact constant, il faut monter au contraire être rêne longues, et utiliser le poids des rênes comme avec un hackmore ou un bosal. Je réfléchis à lui trouver une autre embouchure qui conviendrait mieux.

le gros noeud sous le licol agit comme un bosal 

D'ailleurs on voit bien sur cette vidéo au galop, où Siwa fait un immense effort pour nous suivre d'ailleurs. Val repasse sans soucis au trot au bout, mais j'avais demandé une transition au pas et pour l'obtenir je suis obligée de batailler : continuer tout droit et faire une volte. 



La balade était tout de même vraiment sympathique, les chemins étaient très agréables, on a croisé quasi personne et quasi aucune routes. Il n'y a que pour la traversée de la Marne que l'on est obligée de retourner à la civilisation.






On a fini la balade en laissant les juments se goinfrer des premières pousses de belle herbe de printemps qui pointent le bout de leur nez. Ça rend un peu vert fluo sur les photos, mais ça n'est pas loin de la réalité !



Siwa et son filet sans frontal