vendredi 20 décembre 2013

pas glop...



beau portrait de Val fait dimanche dernier


En cette période de gastros et autres grippes fulgurantes, Val s'est mise au diapason et nous a fait une petite frayeur hier matin avec une petite colique.

JP a merveilleusement bien géré la crise, calmagine et après 1/2 heure de marche, elle a refait des crottins et allait mieux.


Je suis allée la voir hier soir. Elle avait l'oeil vif et joyeux, mais très fatiguée.
Direction le rond de longe, Val a pris un bon trot d'elle même, le galop à gauche aussi, mais à droite ça passait pas et elle donnait de grands coups de tête vers la gauche, je pense qu'elle avait encore un truc coincé/douloureux de ce côté là.


Evidemment je pars pour le sud ouest demain pour les fêtes... Donc on va fixer un plan de travail pour la semaine prochaine qu'elle sorte 2 voir 3 fois.



jeudi 19 décembre 2013

stage de parage naturel


démonstration prise de pied sur l'avant pour finir le roll

Le weekend dernier j'étais à un stage de parage naturel avec RW. Malheureusement je n'ai pu assisté qu'à la moitié du stage : le premier jour seulement, ayant une obligation familiale le dimanche.

Donc le samedi, on a vu toute la partie théorique.

Ça commence par une discussion autour d'un thé et de croissants (on a été hyper bien accueillis). Sur des sujets diverses (graisses, alimentations etc..), puis on attaque une présentation power point où RW explique l'anatomie et le fonctionnement du pied, les différentes méthodes de parages dites "naturelles" et les pratiques des MF. Je m'étais déjà pas mal renseigné sur le sujet, donc pas de grosses découvertes, mais un support pédagogique avec des visuels et des explications très biens faits, j'ai trouvé ça très intéressant.

RW a notamment pas mal parlé des fameux mustang et de leurs pieds. En effet, à l'heure actuelle une majorité de méthodes de parage s'insipirent largement de l'observation de ces pieds parés par la nature pour reproduire artificiellement un parage qualifié logiquement de "parage nautrel". Là je partais méfiante, pour moi y'a aucun rapport entre un mustang sauvage et un cheval domestique, donc je ne vois pas trop pourquoi leurs pieds devraient être parés de la même façon. Le point de vue de Richard était là encore très intéressant, pour lui les mustangs sauvages sont à prendre comme exemple non pas pour le parage mais pour leurs conditions de vie qui donnent des pieds aussi fonctionnels : donc nourriture pauvre et éparse, beaucoup de kilomètres quotidiens et d'interactions sociales (par exemple les chevaux sauvages d'Australie ont pas mal de problèmes de pieds car l'environnement trop "confortable" beaucoup de sable et pas de prédateurs). Aussi l'importance de voir ce qu'est un cheval "en état" et là les mustangs sont aussi de bons exemples, ils sont fins et musclés, y'a pas de gras. Première chose qu'il regarde sur un cheval pour faire son diagnostic : son niveau de gras en tâtant le chignon. 

Donc en définitive on a beaucoup parlé d'alimentation et de conditions de vie. Ce qui est logique. Même pour nous si tu veux avoir de beaux ongles, faut d'abord manger sainement voir prendre des compléments.

Après ce que j'ai aussi beaucoup apprécié c'est que RW n'a pas du tout dénigré le travail de maréchaux ferrant, ni l'utilité du fer. Pour lui il y a aujourd'hui des disciplines et des conditions de vie qui obligent à ferrer, des chevaux pour lesquels le pied nu n'est pas impossible mais pas adapté à leur situation. Ainsi les chevaux qui vivent en box par exemple avec aucune stimulation du pied (marche sur surface dure) et une alimentation concentrée et très riche en sucre, vont avoir des pieds fragiles avec une paroie et une sole très fine qui ne peuvent pas supporter des charges importantes sans dommages. Si tu ne change pas les condition de vie et de nourriture ça ne va pas être possible de les mettre pieds nus. Par contre ces chevaux devraient avoir, comme pour nous, des grandes vacances au moins une fois dans l'année : 5 semaines au pré sans fer au moins pour que la corne retrouve une certaine qualité, sinon tu risque de tomber dans une spirale de désagrègement, le pied ferré n'étant pas stimulé, la qualité de la corne se détériore petit à petit.

Pareil pour lui les chevaux de CSO doivent être ferré dans la grande majorité. Le pieds nu se déformant pour absorber les chocs, des sauts répétés d'une certaine hauteur causent des dommages dans le pied car il y a trop de pressions à l'aterrissage. Dans ces cas, le fer et les clous obligeant le pied à rester en forme sans déformations sont plus conseillés (tu créé de soucis plus hauts mais bon, c'est le problème de la discipline). Aussi en reining les chevaux ayant de véritable patins à glace aux postérieurs pour mieux glisser dans les sliding stop, c'est impossible d'avoir un cheval pieds nus avec les sabots qui adhèrent au sol... D'ailleurs se sont les deux disciplines qui créaient des chevaux naviculaires. On n'a pas parlé des chevaux de course car nous étions dans une optique loisir, mais c'est le même principe.
Il y avait avec lui comme assistant M. un maréchal ferrant spécialisé dans les chevaux de course en Alsace, qui a une expérience conséquente et qui est très ouvert, ce qui l'amène à suivre différents professionnels de tous bords comme RW, partout dans le monde. C'était très intéressant aussi car RW lui demandait souvent son point de vue qui pouvait parfois différer.


Après on eu la théorie de la pratique : comment évaluer le pied cheval et ses défauts (observation à l'arrêt et en mouvement + mesurer différents points et éléments du pieds pour se donner une idée plus ou moins objective), pour ensuite le parer en conséquence. Par exemple un cheval qui se tient sous lui devant peut être avoir une gène ou d'une douleur sur les talons. Ensuite, nous avons vu les différentes étapes d'un parage (où en gros tu vérifie et tu mesure plutôt deux fois qu'une avant de râper).

Ensuite nous avons eu une démo de RW sur un premier cheval, où il nous a expliqué comment prendre les différentes mesures sur le pied et parer en fonction, puis a déroulé son parage avec les différentes étapes et comment utiliser les outils (rénette et râpe) correctement et efficacement. Aussi il nous a expliquer comment se positionner (techniques de prise de pieds et positionnement durant parage) pour être efficace et confortable sans se faire trop mal (je dis pas "trop" mal car t'es quand même courbé en deux les genoux pliés à 45°, je pense que ton corps trinque quand même enfin je comprend pourquoi les MF sont cassés physiquement à 40ans).

Il a paré les deux antérieurs en 2h environ, puis M. a paré les postérieurs... en 10min environ ! Il était impressionnant d'agilité et de rapidité, lui il évalue le pied très vite, commence par faire le roll (retirer toute matière "superflu" et ensuite il prend les mesures (à l'oeil bien sur^^) et regarde où sont les disparités pour égaliser...).



Ensuite on a eu un cheval à analyser et mesurer pour poser diagnostic et puis apprendre les positions de parage. Nous on a pas eu trop de chance on a eu un vieux trotteur qui avait du mal à lever les postérieurs. Et qui avait les pieds dans un état désastreux...

Là c'est M. qui nous a aider à poser le diagnostic, c'était très intéressant parce qu'il nous laissé chercher, on disait souvent que des conneries (un cheval cagneux, il use le talon externe ou interne? la paroi elle est épaisse ou fine? faut faire le roll partout? et la pince? et la fourchette?). Et puis il nous a donné les réponses et le diagnostic.
Très intéressant aussi parce que le cheval avait les deux antérieurs qui partaient vers la gauche en apparence (le droit cagneux et le gauche limite panard), en soulevant le gauche était juste un peu dissymétrique en talons mais le pied ok, et le droit talons égaux mais la pince hyper longue qui partait totalement vers l'intérieur. En fait l'effet cagneux était du à un mauvais parage, la proprio a un défaut de symétrie quand elle râpe, accentué quand elle est sur son côté gauche (comme beaucoup de droitier) et c'est elle qui a créé ces dissymétries dans les pieds de son cheval !

Sinon les postérieurs, il nous a expliqué les positions de parage sans que le cheval (qui était censé ne pas pouvoir lever un postérieur) ne bouge. En fait c'est juste qu'on ne sait pas bien prendre un pied, faut être très proche et rester bien "sous" le cheval pour que se soit confortable pour lui (par contre pour le pareur c'est l'horreur^^).


technique de prise de pied et de maniement pour bien râper
pose mesure après premiers coups de râpe
marquage des proportions et mesures à effectuer

Ma conclusion de ce stage, en voyant les professionnels faire tu comprend (même quand RW explique super bien tout en détail) que si tu n'as pas paré environ 10 000 pieds dans ta vie, tu n'arrivera jamais à bien "tout" voir et à bien comprendre le fonctionnement d'un pied pour ne pas aller contre lui (certain défauts étant à reprendre, d'autres non dans les défauts d'aplombs par exemple tu peux faire plus de mal que de bien). Donc que la formation c'est bien, entretenir c'est bien aussi, mais que tout seul sans pro y'a moyen de faire de grosses boulettes !

lundi 16 décembre 2013

american quarter




Val continu de grandir, elle doit s'inspirer de ses voisins quarter,
elle a les fesses qui ont rattrapées le garrot...




Ce weekend chargé : j'ai assisté à un stage de parage naturel. Mais ayant des obligations familiales le dimanche, je n'ai pu être présente que le premier jour de stage, du coup j'ai pu passer en coup de vent voir Val le dimanche matin et le samedi soir.

Val était plutot péchue, elle m'a ressortie ses belles allures que j'ai rarement l'occasion de voir et elle a agrémenté le galop de quelques cabrioles et autres sauts, mais aussi de belles accélérations.
Niveau travail, elle est attentive et on arrive à se ménager des moments où l'on inverse les rôles et où je la laisse proposer des choses (à partir de supports pour le moment). Elle kiffe toujours autant mettre les pieds sur des choses :

proposition 1 : monter sur des barres au sol

et toujours sa grande attraction pour la palette, large et confortable,
idéale pour observer son evironnement en prenant une certaine hauteur

Par contre j'ai très mal géré la transition et les couvertures, du coup Val a toussé dimanche après avoir galopé... Ca ne me plait pas du tout. Et puis on continu de stagner dans le travail monté....

mercredi 11 décembre 2013

tenir l'immobilité



Sur le PTV d'un TREC, on peut être amené à demander au cheval de rester immobile dans un cercle de 4m tracé au sol, le cavalier devant s'éloigner de 8/10mètres pendant 10 secondes. Cette difficulté existe aussi en selle, où l'on vous demande de mettre le cheval dans un cercle de 4m tracé au sol, de poser les rênes sur l'encolure et que le cheval reste immobile 10s.

De même durant le POR, il y a tout un tas de moments en selle où à pieds où l'on a besoin que notre monture tienne l'immobilité pour vérifier un chemin ou un azimut sur la carte ou aller manipuler une barrière ou des branches tombées en travers du chemin par exemple.

La méthode :
Le plus simple est de commencer cet apprentissage en longe à pieds en se plaçant face au cheval et en augmentant progressivement la difficulté : soit reculer plus loin, soit plus longtemps, soit dans un contexte plus difficile (distraction type autres chevaux ou herbe à proximité). Il est important de ne modifier qu'un seul des paramètres à la fois, avant de pouvoir les combiner, sinon vous proposerez un exercice trop difficile à votre cheval, il aura du mal à comprendre et vous du mal à le récompenser.

Personnellement je trouve que mettre un code vocal et gestuel : lever un doigt ou une main marche très bien et est assez intuitif pour les chevaux.

J'ai choisi de travailler avec Val cet exercice en renforcement positif. Vous pouvez vous aider d'un clicker ou d'un code vocal bien distinct signifiant "bien = friandise". Mais il est difficile d'avoir un timing aussi bon avec sa voix qu'avec un clicker. En commençant petit par l'exercice de la statue : le cheval doit se détourner et rester immobile pour avoir une friandise (exercice de politesses à la friandise, voir le livre d'Hélène Roche sur le sujet). Petit à petit, j'ai fait durer l'attente et l'immobilité plus longtemps, ensuite je me suis reculée, toujours petit à petit. Enfin j'ai rajouté la distraction, puis la liberté.
NB : vous pouvez combiner cet exercice d'immobilité avec le "revient", vous obtenez le "go" et le "no go" qui est aussi un exercice très intéressant pour débuter en renforcement positif, et plus largement dans l'éducation d'un cheval.
Matérialiser une zone d'immobilité au sol (bâche, cerceau, carré de barre ou cercle au sol mais moins évident appréhender pour le cheval) peut aussi vous aider à faire comprendre au cheval ce qu'on attend de lui. Il faut garder à l'esprit que ne rien faire, c'est-à-dire tenir immobile, c'est déjà faire quelque chose. Cet exercice peut même s'avérer difficile pour certains chevaux qui sont bien que dans le mouvement. En général travailler l'immobilité après une période de travaille un peu intense (travail au galop par exemple), permet de facilité l'apprentissage et de le renforcer positivement du même coup, le cheval voulant naturellement se reposer et trouvant du coup l'exercice facile et agréable.


Voici deux petites vidéos test, où je demande à Val une immobilité avec tentation + durée + éloignement... Apprentissage pas assez bien acquis pour demander immobilité aussi longue avec tentation,  je suis trop gourmande et je ne récompense pas les efforts qu'elle fait au début, du coup ça se dégrade.






mardi 10 décembre 2013

changement de paradigme


anamorphose de Felice Varini à l'école d'architecture de Nancy, 1996


Selon wiki : un paradigme est une représentation du monde, une manière de voir les choses, un modèle cohérent de vision du monde qui repose sur une base définie (matrice disciplinaire, modèle théorique ou courant de pensée). C'est une forme de rail de la pensée dont les lois ne doivent pas être confondues avec celles d'un autre paradigme et qui, le cas échéant, peuvent aussi faire obstacle à l’introduction de nouvelles solutions mieux adaptées.


Après cette intro un peu lointaine, pour ne pas dire perchée, revenons à Val. Voila donc maintenant 10 jours qu'elle est chez JP. Nous avons déjà eu 2 cours qui m'ont permis d'ouvrir les yeux sur pleins de choses et de prendre conscience d'un paquet de points négatifs et positifs.

Je me pose toujours autant de questions, mais force est de constater qu'avec un cadrage adéquat, tout devient beaucoup plus évident donc reposant.
Je pensais que j'aurais à m'asseoir sur quelque uns de mes principes pour laisser JP nous guider du mieux possible, mais en réalité il n'en est rien. Il m'aide simplement à redéfinir les limites que je pose, ouvrir les yeux sur certains points et m'aide à me poser dans ma tête pour mieux demander les choses. Du coup forcément Val répond mieux à mes demandes sans pour autant être moins bien.


Le premier cours a été un bilan. Val a une grande confiance en moi. Mais je n'ai pas mis assez d'autorité par rapport à la confiance du coup je la perd dans les moments difficiles, quand elle est dans des allures vives ou dans un stress intense. De la même façon, quand je ne demande rien et que je m'occupe pas d'elle, elle part du principe qu'elle peut là aussi faire sa vie, ce qui m'oblige à monter en phase pour la récupérer parce qu'elle m'oublie, je n'ai plus de présence en étant neutre. Aussi ce dosage non adéquat entre autorité et confiance explique en grande pourquoi je galère autant pour faire la transition montée : autant au sol la confiance rattrape beaucoup de choses, autant monté, ça ne marche plus... 

Voila, maintenant je dois travailler Val, autre point important. Comme pas mal de gens qui pratiquent l'étho, je demande 3 pas de ça, 3 pas de cela et je m'en contente. En fait, j'arrête toute sollicitation avant qu'elle ne se donne réellement dans le mouvement. Alors autant c'est parfait en phase d'apprentissage, autant ça ne permet pas de travailler et de muscler un cheval pour lui permettre de porter convenablement son cavalier. Donc première chose, je dois muscler Val et la mettre en état dans le but de lui faciliter le travail monté qui va arriver pas la suite. Pour cela, le mieux c'est le travail du galop, qui est une allure où les chevaux sont obligés de travailler, qui leur fait beaucoup de bien mentalement et physiquement, mais qui demande une certaine autorité pour maintenir le cheval dans cette allure. Parce qu'encore une fois j'ai travaillé avec Val les départs au galop à la voix, mais pas le fait de maintenir le galop. Et c'est là aussi l'intérêt de l'exercice : ça me fait aussi travailler mon autorité.
 
Le deuxième cours a été beaucoup plus fun : cours de TREC ! Enfin je raccroche ma discipline de prédilection ! Bon à pieds pour une première, mais Val a été juste parfaite ! J'étais super fière d'elle. Enfin à la fin... Parce qu'au début on a fait un peu d'orientation avec une carte muette et Val a été super relou. Et oui neutre ou un train de faire autre chose, Val ne me calcule plus du tout... Du coup elle fait sa vie et je dois la remettre gentiment mais fermement à sa place. Soit environ 150 fois en 20 min... Elle a même commencé à s'énerver à un moment, jamais facile de reprendre les mauvaises habitudes !
C'est vraiment un travail que je dois faire en permanence sans relâchement si je veux changer ça.
Ensuite JP avait préparé un petit PTV avec passerelle sur bâche, maniabilité, bordure maraîchère et van. Val a été parfaite et m'a suivie partout du premier coup. Du coup on a travaillé la précision : passer sur les difficultés derrière moi ou en envoyés et le van avec bas flanc, puis en envoyé aussi. Un peu plus difficile de rentrer toute seule, mais avec JP qui donne les bonnes indications au bon moment, en 5min c'était bon.
 
Dimanche je l'ai mise en liberté dans la carrière et elle a refait toute seule au trot une dizaine de fois la passerelle et est monté dans le van 2-3 fois en liberté en envoyé. Elle était à fond toute seule (aussi un bon moyen de rétrograder et de changer de direction sans permission... sur l'autorité pour le coup on repassera!) et je me suis prise à rêver de PTV et de trail avec cette petite jument qui kiffe autant mettre les pieds sur des trucs qui font du bruit à fond les ballons^^
 
 
Voila sinon Val a beaucoup de gaz, rapport au fait qu'elle ne peut pas se défouler dans son paddock et elle continue de grandir 1m52 samedi ! La taille idéale !

lundi 2 décembre 2013

patate chaude




Val vous présente son nouvel espace de travail qui l'a réjouit d'avance
(elle baille en fait)
 

Ce weekend était donc le grand jour du déménagement surprise de Val. Puisqu'il s'est organisé en moins d'une semaine.
Finalement devant le mal être de Val et puis mon besoin de cadrage pédagogique, je me suis décidée à mettre Val en pension chez  JP. Elle est donc en paddock avec abris ouvert. Côté hébergement c'est vraiment du 4 étoiles, on ne peut rêver mieux (sauf un pré évidemment). Et puis surtout on a les infrastructures et les cours qui vont avec. Y'a plus qu'à, maintenant qu'on y est arrivée !

Oui parce qu'en fait, c'est surtout ça le problème. J'avais décidé de faire le transfert de Val à pieds depuis son ancienne pension et on a galéré comme pas possible pour faire ce trajet de 15min en vélo... On a dû mettre environ 1h30 pour faire la moitié du trajet, soit une petite route en ligne droite déjà empruntée. Val devait sentir que l’on partait je pense, elle était très hésitante. Déjà.

Ensuite se fut pire, la route finie en pont au-dessus de la ligne à grande vitesse de Paris Est. C’est un peu le même gabarit qu’une autoroute sauf que les TGV passent aléatoirement et pas continuellement. Val s’arrêtait déjà en balade quand elle voyait passer au loin le TGV, là elle se montait en pression à chaque train qui passait, de plus en plus proche donc de plus en plus fort. Autant vous dire que quand elle a vue qu’on allait doit dessus, ou plutôt droit dedans - aller expliquer le concept du pont à un cheval paniqué - elle a dit niet ! Donc j’ai dû essuyer la première « rébellion » à pieds de Val quand un train a déboulé à une dizaine de mètres de nous… Soit tentative de demi-tour carabiné avec la tête bloquée du côté opposé et l’encolure béton, donc plus aucun contrôle. J’ai dû faire 10m de « ski nautique » en pensant que j’allais lâcher et en voyant déjà Val faire le trajet inverse à fond les ballons, paniquée avec la selle sous le ventre. En fait non. On a juste atterri dans le bas-côté du chemin où j’ai pu récupérer une flexion de mon côté à partir de là j’avais à nouveau le contrôle de la tête, donc j’ai pu la mettre en cercle autour de moi et la stopper rapidement.

On a pu souffler un peu, mais on n’en restait pas moins coincées à mi-chemin entre les deux pensions avec cet obstacle qui nous semblait insurmontable.  Val était resté à un niveau de stress qui la rend dangereuse dans le sens où elle n’a plus que 2 neurones qui lui disent de fuir et impossible de la faire redescendre aussi proches de la source de son anxiété… Donc j’ai tenté le tout pour le tout en utilisant son instinct de fuite et le seul repère qui lui restait : moi. Je me suis mise à courir vers le pont en priant pour qu’il n’y ait pas de train qui passe à ce moment-là. Val m’a suivie avec un léger soulagement quand elle a compris qu’on passait au-dessus, surtout « contente » de pouvoir enfin bouger et fuir la zone de danger de mort. On a eu de la chance aucun train n’est passé à ce moment-là (totalement aléatoire, un TGV tu l’entends, il est déjà sur toi).

Voila, on était sauvé ! Restait juste à faire la dernière moitié de chemin tranquillement jusqu’à la pension. Sauf que Val n’est pas descendu en pression du reste du trajet… Ce fut une torture nerveuse pour toutes les deux. Elle cherchait désespérément dans chaque bruit mécanique un train qui allait lui foncer dessus. Et elle était méga flippée, toute en sueur, un vrai crève-cœur. Et c’est là que je me suis dit que j’allais vraiment galérer avec elle si à la moindre sollicitation extérieure trop forte et inhabituelle elle finissait dans cet état : adieu balades tranquilles, TREC et endurances. Je me voyais déjà en train de faire ce choix cornélien entre Val ou mes passions. Pendant que je m’effondrais intérieurement, j'essayais de rester calme et neutre car Val s’agitait nerveusement, secouait la tête, tentait des dépassements et se tétanisait de peur à chaque fois qu’elle croyait entendre un train. A sa décharge on était coincé au pas, ce qui n’aidait pas du tout à satisfaire son besoin impétueux de bouger pour évacuer la pression. Avec le recul je me dis qu’elle était quand même super gérable, malgré son niveau de stress. Bref, on a traversé les chemins boueux, les champs en friches et le village sans aucun débordement à signaler. Pour enfin arriver à la pension, là j’ai pu souffler. JP a de suite vu que je n’allais pas bien du tout, de fait j’étais en nage malgré les températures glaciales et à deux doigts de la crise de larmes. En fait j’étais dans le même état que Val…

Val elle était toujours fixée sur le TGV au loin mais pas si loin, même à oreilles d’homme on l’entend depuis chez JP. Et puis toutes les nouvelles choses de la pension à appréhender ça faisait beaucoup, beaucoup trop pour elle. Elle n’était vraiment pas bien, la chiasse, à trembler devant les fils électriques de son paddock, souffler comme un bœuf devant la paille du box, etc… Pas joli joli à voir ou comment culpabiliser à mort d’imposer ce genre de séisme dans la vie de notre compagnon dévoué. Oui parce qu’en plus elle me cherchait tout le temps et était encore plus mal dès que je m’éloignais.

En plus avec tout ça, la pareuse que j’avais oubliée, était là. Donc on a attendu quelques dizaines de minutes que Val fasse le tour de son box + paddock et puis on l’a paré.  En fait ça c’est très bien passé, on s’occupait d’elle, on faisait un truc qu’elle connaissait, bref ça l’a beaucoup aidé au final. Sauf que la pareuse à encore coupé trop court je crois (enfin ça n’est pas tellement qu’elle coupe trop, mais que je n’entretiens pas assez du coup ça fait trop d’un coup pour Val).  


La suite de l’après-midi, j’ai fait faire un tour de la pension à Val, étonnement calme sans pour autant être résignée à tout accepter. Non elle était alerte (encore très focus sur TGV) et à l’écoute, je retrouvais un peu « ma » jument. Par contre de nouveau pas bien quand je l’ai remise au paddock, donc je suis resté un peu avec elle. Elle avait séché de la balade mais j’ai préféré la couvrir avec son imper pour la nuit. Ensuite j’ai rangé mes affaires, dit bonjour à tout le monde, etc… Heureusement qu’ils sont tous tellement gentils.

Après j’ai dû filer, c’était l’anniversaire surprise de mon père, on devait rejoindre tout le monde sur Paris pour la soirée. Ça n’est qu’une fois arrivée dans le restaurant à 20h que j’ai réalisé que je n’avais rien bu ni mangé depuis la veille au soir et que j’étais debout depuis 8h du matin. En plus je n’avais même pas faim ni soif, je pense que c’est là que j’ai vraiment réalisé que j’étais moi aussi totalement flippée de ma journée.




Val qui se fait passer pour une quarter horse avec sa taille
de guêpe pour mieux se fondre dans le décors


ses appartements sont à gauche


vue de l'intérieur à notre arrivée